Ils accumulent les fausses routes

À défaut de débloquer la situation inextricable créée par les juges de Karlsruhe, Angela Merkel s’est soudainement déclarée prête à vouloir « faire davantage en matière de politique économique, afin de faire progresser l’intégration [de la zone euro] » et « agir en responsabilité et de manière intelligente pour que l’euro puisse subsister ». « Nous allons à coup sûr nous pencher sur cette question en lien avec ce qu’on appelle le Fonds de relance », a-t-elle conclu, sans dévoiler ses batteries.

Quand ils n’avancent pas, ils reculent, dépassés

Il survient parfois des moments où l’on ne peut plus tergiverser ni biaiser. Les autorités européennes y sont parvenues, qui se raccrochent à l’idée qu’Angela Merkel va être porteuse d’une solution politique. Mais ce n’est pas si simple, car la Cour de Karlsruhe et la Bundesbank sont en droit hors de sa portée et on ne plaisante pas avec cela en Allemagne. Après tout, se disent-elles, les étapes de la construction de l’Europe n’ont cessé de reposer sur des compromis et cela va continuer ainsi, car elles ne voient pas d’autre solution.

Les raisins de la colère

Encore une réputation de fichue ! l’infaillible Warren Buffet vient de boire un bouillon sur les marchés, pris à contre-pied. Il a dû vendre à perte les participations de son fonds vedette dans les principales compagnies aériennes américaines et reconnaitre son erreur de jugement. Un autre fonds, Temple Bar, a connu une chute de 40% de ses actions au cours des trois derniers mois, ayant le tort de posséder des gros paquets d’action de BP et de Shell.

L’heure de leur vérité s’approche

L’effondrement de l’économie s’amplifie de tous côtés et la déflation se rapproche. Plus le moment du déconfinement s’approche, plus il s’avère difficilement praticable et son impact sur la relance des activités économiques incertain. Le ministre Bruno Le Maire appelle à la reprise massive du travail en décalage avec l’approche prudente de son Premier ministre (*), et Donald Trump en vient à parler au passé de l’économie américaine la « plus forte économie de l’histoire » en tenant responsable la Chine pour évacuer toute responsabilité.

Le chagrin pour les uns, la pitié pour les autres

Les occasions de se sentir révolté sans pouvoir l’exprimer ne manquent pas. Au plus près de nous, nous ressentons douloureusement le sort des pensionnaires de maisons de retraite qui n’ont jamais autant mérité qu’aujourd’hui leur nom de mouroir. Ou bien celui des plus démunis, sans toit ni emploi, qui comprennent qu’ils ont encore moins qu’avant un avenir et connaissent même la faim. Ou encore celui des réfugiés condamnés à nos portes à une dangereuse promiscuité sans pouvoir s’en échapper.

Les idées volent quand la dette s’envole

Le démarrage du déconfinement est pour demain, advienne que pourra ! Les uns après les autres, les gouvernements européens arbitrent en faveur de la reprise de l’économie en faisant un gigantesque pari. Les modalités de la levée des contraintes font l’objet de tâtonnements, mais la décision est prise et fait boule de neige. Ce qui les conduit à discuter dès maintenant du coup d’après, du sort qui va être réservé aux nouvelles dettes contractées et du financement de la relance.